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Les soins de support ramènent à une médecine plus globale le traitement des maladies graves

Texte extrait de la Lettre d’information du Pallium n°18 (été 2006).

On oppose généralement une médecine scientifique à une médecine dite humaniste. La première a reçu l’héritage des grands progrès de la technique ce qui en ferait une médecine froide voire inhumaine, hyper technicisée… La seconde a une dimension plus globale, plus sociale, psychosomatique, de proximité…

Plutôt que de les opposer, il faut réconcilier ces deux champs d’un même exercice, en réintroduisant là où il y en a besoin une dimension relationnelle du soin, sans pour autant s’affranchir des règles scientifiques et de leur rigueur.

Définition des soins de support : plus large que la simple prise en charge du cancer

La définition de ce concept est issue du Groupe de travail de la Mission Interministérielle pour la lutte contre le Cancer.

Cette définition doit toutefois s’appliquer à l’ensemble des maladies chroniques, en gérontologie et en neurologie par exemple.

Il s’agit de « l’ensemble des soins et soutiens nécessaire aux personnes malades, parallèlement aux traitements spécifiques, lorsqu’il y en a, tout au long des maladies graves1 ». Cette définition intègre tout autant le champ de la guérison avec séquelles éventuelles que celui des soins palliatifs.

Sur le plan pratique : que propose le Réseau Le Pallium ?

L’évaluation des besoins des malades en soins de support est réalisée en coordination avec les professionnels de santé autour du patient. Cette coordination adapte un « plateau de services » aux demandes existantes et à venir des patients pris en charge dans le contexte d’une maladie grave.

Il s’agit, en s’appuyant sur l’existant de renforcer la qualité des soins aux malades par l’amélioration des liens entre les différents acteurs de soins.

Compte tenu de ses compétences acquises depuis plus de 5 ans dans la prise en charge des symptômes et dans l’accompagnement psychologique ou social, le Pallium propose cette approche, articulée autour du médecin traitant de manière plus précoce dans cette dynamique de soins de support.

Cette dynamique prend en compte l’ensemble des acteurs de soins pour que la continuité et la globalité de la prise en charge soient assurées partout où se trouvent les personnes malades.

Pour mettre en application ces concepts de continuité et de globalité des soins dans les différents domaines des soins de support, il faut des professionnels compétents en :

  • douleur aigüe ou chronique rebelle,
  • psychologie,
  • soins palliatifs,
  • nutrition,
  • réadaptation fonctionnelle,
  • accompagnement social,
  • abords veineux,
  • socio-esthétique,
  • réseaux inter établissements, comme souvent les réseaux cancer (orientation des malades)

Cette pluridisciplinarité rend nécessaire cette « coordination par le Pallium afin de veiller à la synergie des propositions de soins et permettre à la personne malade de conserver des repères cohérents et son identité2 ».

Au sein du Réseau, le dossier informatisé ou papier du patient portera les écrits des référents médicaux que sont le médecin oncologue, neurologue ou gériatre et le médecin traitant. Tous les intervenants de la prise en charge ont, au Pallium, accès, s’ils le veulent, au dossier informatisé de leur patient depuis leur cabinet ou leur bureau (des médecins traitants aux médecins des urgences de l’hôpital).

Réflexions prospectives sur le territoire de santé du Pallium

La démarche de coordination des soins de support doit exister pour l’ensemble du territoire du réseau et doit être assurée partout où se trouvent les malades. C’est pourquoi le Réseau a imaginé divers lieux d’évaluation des malades :

  • en tout premier lieu auprès de l’équipe de coordination du Réseau : déjà de nombreux généralistes téléphonent au réseau pour une évaluation psychosociale ou un conseil douleur auprès du Dr Constance Yver, médecin coordinateur du réseau pour des malades en cours de traitement curatif, depuis l’annonce du diagnostic et pendant des phases aigües de la maladie.
  • auprès d’un pôle qui sera situé à l’hôpital de Rambouillet avec une équipe mixte hôpital-ville (médecin douleur de l’hôpital, Dr Fabienne Daguet et infirmière coordinatrice du réseau)
  • auprès d’un pôle Ville Nouvelle qui sera situé au sein de la maison médicale de garde.
  • auprès des services de cancérologie : une réflexion est en cours avec le Réseau Yvelines Sud de Cancérologie (RYSC) pour les malades de l’hôpital.

L’équipe du Pallium participe déjà aux RCP de l’hôpital privé de l’Ouest Parisien et de l’hôpital de Rambouillet.

Ainsi le Réseau Le Pallium devient une véritable plate forme d’information et d’orientation tant pour les patients et leurs familles que pour les professionnels, plate forme qui pourrait représenter un guichet unique proposé en cancérologie, en gériatrie, en neurologie, etc. assurant le bon aiguillage des demandeurs vers le service compétent.

Dr Noëlle Vescovali
Directrice du Pallium
Présidente de la Fédération RESPALIF des Réseaux de soins palliatifs d’Ile-de-France


  1. Krakowski I et al. Pour une coordination des soins de support pour les personnes atteintes de maladies graves. Proposition d’organisation dans les établissements de soins publics et privés. Med Pal 2004 ;3 :134-143.
  2. Krakowski I , Boureau F, Bugat R, Etablir un modèle pluridisciplinaire pour les soins de support. Journal Européen de Soins Palliatifs, 2004 ; 11(3)

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